Sourires Post-Mortem : Quand le deuil prend une pause pour un selfie
Juste après la mort de leur meilleure amie, elles font des selfies. Mai 2019. La photo de la honte : Moins d’une heure après un accident dans lequel leur amie a perdu la vie, elles prennent la pose pour un selfie… Elle conduisait avec deux amies à Berkshire Park, dans l’ouest de Sydney.
Le drame s’est produit en Australie. Trois jeunes femmes se trouvaient à bord d’une voiture lorsque leur véhicule a dérapé et s’est mis à contresens, venant percuter de plein fouet une autre voiture arrivant en sens inverse. Shania McNeil (photo à droite), la conductrice âgée de 21 ans, est morte sur le coup. Quant à Hazel et Freada (photo à gauche), ses deux amies qui se trouvaient avec elle dans le véhicule, ont été blessées dans l’accident.
Quelques dizaines de minutes à peine après le décès de leur copine, les deux jeunes femmes ont fait des selfies dans leur chambre d’hôpital et les ont publiés sur les réseaux sociaux, ce qui a beaucoup choqué les internautes.
« C’est dégueulasse. Votre amie vient de mourir et vous vous prenez en photo ? »
s’est insurgé l’ancien petit-ami de la victime.
Entre hommage et horreur : La fine ligne du bon goût
L’enquête devra s’attacher désormais à déterminer les causes précises de cet accident. Quelques instants avant le drame, on voit apparaître Shania sur une vidéo Snapchat diffusée par son amie. Sur celle-ci, on la voit chanter et bouger alors qu’elle est au volant. Les deux personnes qui se trouvaient dans l’autre voiture impliquée ont aussi été blessées.
Dans un monde où la tragédie et la technologie se croisent parfois de manière inattendue, nos deux rescapées semblent avoir confondu le fil d’actualité Instagram avec un mémorial en ligne. Après avoir miraculeusement échappé aux griffes de la faucheuse, elles ont décidé que le meilleur moyen d’honorer la mémoire de leur amie disparue était de capturer leur convalescence en haute définition. Armées de leurs smartphones, elles ont transformé la chambre d’hôpital en studio photo, posant avec l’aisance de mannequins, ignorant apparemment que le “filtre deuil” n’était pas encore une option. Pendant que le monde extérieur pleurait, elles filtraient, choisissant peut-être la luminosité et le contraste plutôt que les larmes et le recueillement. Dans cet étrange épisode de la vie moderne, nos héroïnes ont prouvé que, dans le royaume des réseaux sociaux, même le deuil peut être sujet à likes, partages et, bien sûr, à quelques emojis bien placés.
Si les hommages pour Shania sont nombreux, beaucoup d’internautes préfèrent condamner l’attitude de ses deux « amies ». Mais attention ! Après, elles se sont fait tatouer la patte de poulet, la même qu’avait leur amie, en guise d’hommage ! Moitié pardonnées ?
Mais si la réalité, en creusant un peu, était …tout autre ?…
Quelques temps après, les deux femmes et le père témoignèrent, donnant leur version :
Shania a franchi la ligne qu’il ne fallait pas dépasser cette nuit-là, en fait des lignes doubles en passant de l’autre côté de la route, ivre, alors qu’elle conduisait sa Suzuki à hayon en sens inverse, participant à un jeu dangereux appelé “chicken” qui s’est terminé par une collision frontale avec une autre voiture, causant sa mort et blessant gravement quatre autres personnes.
En savoir plus : Le terme “jeu du chicken” en Australie ne semble pas désigner un jeu traditionnel spécifique à ce pays, ou du moins, il n’est pas largement reconnu sous ce nom. En général, le “jeu du chicken” (ou jeu de la poule mouillée) fait référence à un défi où deux parties foncent l’une vers l’autre (que ce soit en voiture, à vélo, ou même à pied) et la première à dévier de sa trajectoire pour éviter la collision est considérée comme la “poule mouillée”, c’est-à-dire la moins courageuse. Ce jeu est dangereux et découragé en raison des risques évidents de blessures ou de dommages qu’il comporte.
La nuit du samedi 28 avril était comme les autres : ils ont bu et fait la fête chez Hazel, interagissant avec leurs amis sur Snapchat, ce qui leur permettait d’inclure virtuellement leurs amis dans la fête.
Ils ont passé toute la nuit sur Snapchat, capturant des vidéos de Shania conduisant ivre, jouant au “chicken” avec d’autres voitures, jusqu’au moment tragique de sa collision avec une Nissan Micra conduite par Ken Morrow, avec Dennis Sales en passager. Contrairement aux apparences, il semblerait que Hazel et Faeda ignoraient le décès de Shania lorsqu’une photo fut partagée.
Hazel, assise à l’arrière de la voiture de Shania, se souvient de tout de l’accident et des moments terrifiants qui ont suivi, Faeda, inconsciente à l’avant, fut réanimée, et Shania semblait inconsciente sans blessures visibles. Hazel a cru à une issue moins tragique jusqu’à ce qu’elle apprenne le lendemain la mort de Shania, peu avant son 22e anniversaire, des suites de graves blessures internes. Un acte insensé et évitable.
Beaucoup pensent qu’elles auraient pu empêcher Shania de conduire. Faeda a confié qu’elles avaient déjà tenté de l’en dissuader, sans succès. La forte personnalité de Shania et son désir de s’amuser la rendaient souvent réfractaire au mot “non”. Elle était perçue comme une personne exubérante, au cœur de la fête, mais également comme une jeune femme au cœur tendre, difficile à gagner en confiance, mais loyale et aimante une fois cette confiance acquise.
Le père de Shania, Lee McNeill, souhaitait plus que tout pouvoir revenir en arrière et a exprimé ses regrets et sa douleur à Dennis Sales, le passager blessé de l’autre voiture. Dennis, incroyablement, ne blâme personne pour l’accident, mais l’opinion publique australienne est moins clémente.
Qui croire ? Il semblerait d’après les vidéos montrant Shania euphorique au volant à commettre un délit avec sa voiture que les DUMBER n’étaient pas forcément celles qu’on pensait… Dans tous les cas, Faeda et Hazel ont appris une dure leçon et espèrent qu’un tel drame n’arrivera à personne d’autre. Leur message est clair : ne répétez pas nos erreurs. La quête de “vues” et de “likes” a coûté la vie à une jeune femme, nous forçant à réfléchir à l’impact des réseaux sociaux sur nos vies, ayant ici mis fin à une vie de manière tragique et inutile.
Quelques temps plus tard, d’après un autre média, le Daily Telegraph, nous découvrîmes que…
Shania McNeill, 21 ans, avait des traces de MDMA et de cannabis dans son organisme et avait deux fois la limite légale d’alcool lorsqu’elle est décédée le 28 avril.
Total ? UNE DUMBER, et deux idiotes.
Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à partager cette histoire pour sensibiliser le plus de monde possible, ou pour en débattre !
